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Bilan 2022

Il est 6h.

Yeaaah ! Quand ça cogne comme ça dans ma tempe dès le réveil, je sais d’emblée que la journée sera compliquée. La migraine est bien installée. Je m’en veux : en me couchant, je sentais que quelque chose se pointait mais j’ai fait le pari que ça passerait en dormant. Migraineuse depuis 26 ans et je n’ai toujours pas capté qu’à ce jeu-là je suis souvent perdante.

Tout le monde dort. Sans bruit, je vais chercher le kit complet : médicaments, chaufferettes et petit seau. Tiens mais… c’est le vent que j’entends ? Super. Faut plus chercher la cause de mes maux : quand ça souffle dehors, c’est le cauchemar dans ma tête. Petite pensée pour mes amis migraineux qui ont peut-être déjà la tronche dans la cuvette.

En attendant que les drogues fassent effet, je surfe sur les réseaux sociaux et je lis ceci : « C’est officiel ! Les feux d’artifices sont interdits à cause du vent. A moins que vous vouliez brûler la maison du voisin. »

C’est parfait. Les feux d’artifices, c’est tout ce qu’on attendait de ce réveillon.

« 2022, c’est vraiment la merde jusqu’au bout. »

Je repense à ce passage de « Kuzco, l’Empereur Mégalo » où Pacha et Kuzco sont attachés à un arbre qui dérive dans un cours d’eau (Oui, j’ai parfois des références hyper sérieuses) :

– Kuzco : Alors là pour le coup, je ne m’amuse plus du tout.

– Pacha : Oh, oh…

– Laisse-moi deviner ; on est sur le point de franchir une énorme chute d’eau ?

– Ouais.

– Rochers pointus à la réception ?

– Y’a des chances.

– C’est parti.

C’est un peu ce que je ressens : les mauvaises nouvelles s’enchainent et j’en suis au stade où ça ne m’étonne même plus.

Je repasse le film de ces derniers mois : l’avalanche de migraines en août qui m’a empêchée de voir ma super copine rentrée de Nouvelle-Zélande, un p’tit coup de COVID en septembre, la perte de notre chien en octobre, le plâtre de Félix en novembre… puis ce fameux coup de fil de mon frère le 5 décembre à 10h30 : « Papa est décédé ». Les mots résonnent encore dans ma tête. C’est comme un tsunami qui est entré dans nos vies. On n’a rien compris. Puis on s’est retrouvés à fêter Noël du mieux qu’on le pouvait. On pensait reprendre notre souffle… mais ça c’était avant que le petit neveu de 4 ans se retrouve aux urgences en acido-cétose parce qu’une bête grippe faisait foirer son diabète.

D’un coup, je repense à cette question que je pose systématiquement à la fin d’un entretien de coaching : « Avec quoi tu repars ? »

A l’heure de tourner la page de 2022, qu’est-ce que j’en retiens ?

Entre les battements de mon cœur dans mon œil, les nausées, ce vent qui semble écraser mes neurones, les souvenirs tristes qui reviennent me piquer, j’ai un peu de mal à le faire ce bilan.

« Parfois, être heureux ça demande plus d’énergie que d’être triste ».

Ca, c’est une phrase de 2022 que je garde. C’est une coachée qui me l’a dite au moment où, justement, je demandais « Avec quoi tu repars ? ».

Ok. Alors comment switcher vers un peu plus de « + » si mon séjour dans le « – » ne me convient plus ?

« Ben, déjà si le vent s’arrêtait… »

… C’est quand même dingue : la première pensée qui me vient, c’est un truc sur lequel je n’ai aucune prise. Le vent !? Comment je peux gérer ça ?

Ok donc je laisse le vent et je me concentre uniquement sur mon 2022. Ca demande de l’énergie ? Tu parles… Le médicament commence à faire effet et j’ai le dynamisme d’une lobotomisée.

« Y’a pas assez de billes dans le pot. »

C’est sûr. Et c’est normal.

Mais je repense à ce jour où nous étions chez Papa. Habillés de tristesse, on cherchait notamment des photos à partager lors de la cérémonie. Ce jour-là, on a vu 3 fois un arc-en-ciel. Je m’émerveillais de ce hasard mais mon frère et ma sœur me taquinaient : « Ouais, ça n’a rien à voir avec un phénomène de réflexion de la lumière… ». On a ri.

Alors, j’ai dit que quand le pot est vide, la moindre toute petite bille c’est déjà quelque chose. Ces rires, c’étaient des petites billes.

Il est 8h40. Je chasse les billes.

J’ai retrouvé les photos des arcs-en-ciel. En plus il y en avait un vraiment particulier : il était accompagné d’un arc-en-ciel secondaire. J’ai continué à traverser ma galerie photos… et sans m’en rendre compte, j’ai été portée par les moments doux de 2022.

Je suis claquée. Ca, c’est à cause ou grâce aux médicaments. Ou bien c’est l’énergie investie dans la consultation de ces souvenirs. « Parfois, être heureux ça demande plus d’énergie que d’être triste ». C’est vrai. Je suis fatiguée mais je me sens remontée vers plus de nuance, plus de « + ».

« Avec quoi je repars ? »

Avec une prise de conscience : un bilan d’année, ce n’est pas tout « + » ou tout « – ». Une année, c’est long. Il s’en passe des choses ! Mais personnellement j’ai tendance à me souvenir parfaitement des moments compliqués ; j’oublie plus vite les moments heureux.

Pourtant ce que 2022 m’enseigne également, c’est que chaque moment qui passe peut être une petite bille bien utile pour remplir le pot.

Et c’est ce que je veux garder pour 2023 : il y aura des hauts, il y aura des bas. Je vais continuer de photographier les hauts pour pouvoir les revoir si ma mémoire me fait défaut.

Remplir le pot et avancer. Profiter. Parce que la vie c’est maintenant. C’est une chance et c’est à savourer. 

« Parfois, être heureux ça demande plus d’énergie que d’être triste. »

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